Entre utopie et secte

Ce 29 juin, nous avons décidé de visiter Auroville, une cité-communauté utopique située au nord de Pondichéry et conceptualisée par sa Mère, Mirra Alfassa, disciple de l’indépendantiste Sri Aurobindo (également inventeur du yoga intégral). L’idée d’Auroville est de promouvoir la transition vers une société idéale, via le développement personnel et les formes alternatives d’éducation.

Plutôt que de chercher les mots pour expliquer la perplexité dans laquelle nous étions pendant la visite, voici directement la charte d’Auroville, dans son intégralité :

Auroville n’appartient à personne en particulier. Auroville appartient à toute l’humanité dans son ensemble. Mais pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine.
Auroville sera le lieu de l’éducation perpétuelle, du progrès constant, et d’une jeunesse qui ne vieillit point.
Auroville veut être le pont entre le passé et l’avenir. Profitant de toutes les découvertes extérieures et intérieures, elle veut hardiment s’élancer vers les réalisations futures.
Auroville sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner un corps vivant à une unité humaine concrète.

Charte d’Auroville

Tous serviteurs volontaires de la Conscience Divine que nous sommes, nous avons décidé de voir en priorité le Matrimandir, un temple très moderne situé précisément au centre d’Auroville.

Le Matrimandir est composé d’une boule centrale et de 12 pétales, qui symbolisent les qualités recensées par la Mère: existence, conscience, félicité, lumière, vie, pouvoir, richesse, utilité, progrès, jeunesse, harmonie et perfection.

Le temple et ses jardins étaient malheureusement fermés pour rénovations, mais nous avons malgré tout pu apprécier le bon entretien général (tout en nous demandant quelles étaient les sources de financement, mais c’est une autre histoire).

Après cette visite, direction le quartier administratif, où l’on peut notamment trouver la mairie, la station de radio et les bureaux d’accueil pour les nouveaux arrivants. L’architecture y est typique de l’époque de la fondation d’Auroville (1968).

L’hôtel de ville d’Auroville.
Le centre des arts d’Auroville, malheureusement fermé.

C’est après avoir discuté avec le (très sympa) gérant de la crêperie bretonne Le Morgan que nous avons réalisé qu’il est impossible de visiter tout Auroville sans deux-roues. La ville, qui compte environ 2000 habitants, est très étendue et seuls quelques quartiers sont pour le moment construits; nous décidons donc de rejoindre Auro beach, la plage la plus proche. Nous quittons Auroville avec un sentiment mitigé, partagés entre ses principes idéalistes et le culte irraisonné des préceptes bidons de la « Mère ».

Dix minutes et 150 roupies plus tard, nous débarquons sur l’une des plages de Pondichéry où la baignade n’est pas surveillée (donc pas interdite). Cette expérience confirme les commentaires que nous avions lu sur Internet : la plage est difficile d’accès et jonchée de déchets. La plupart des constructions en front de mer sont totalement tombées en ruines et nous avons été l’objet de nombreux regards insistants, voir même déplacés (alors que nous n’étions pas en maillots de bains).

Pas de mystère : le plastique va des rues au rivières, des rivières aux fleuves et des fleuves… à la mer.

Exit donc la baignade à la plage, nous avons finalement opté pour la piscine de l’hôtel et un excellent restaurant végétarien dans le centre de Pondichéry.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *