Jour 1
Ces trois derniers jours, nous avons visité la région du Northland, le nord de l’île du Nord, au-dessus d’Auckland.
Nous avons commencé notre visite de la région par la Waipu Cave, une grotte dont les parois sont recouvertes de vers luisants. Elle est totalement libre d’accès et est, parait-il, aussi jolie de la grotte de Waitomo, qui est elle payante. Étant gratuite, il n’y a aucun aménagement pour l’explorer et c’est dans l’obscurité, évoluant sur des surfaces glissantes, à la lueur de nos lampes torches et les pieds dans l’eau que nous avons exploré cette grotte. Le spectacle au fond de la grotte était magnifique.
La route pour rejoindre cette grotte, en graviers, passe au milieu de vallons verdoyants qui nous ont beaucoup rappelé la région des Catlins (qui a déjà fait l’objet d’un article sur ce blog). Le début du voyage nous semble déjà bien lointain…
Nous avons ensuite pris la direction de Whangarei, une des grandes villes de la région. Nous avons profité du passage dans cette ville pour prendre une bonne douche chaude (la dernière remontait au Tongariro Crossing, oui oui, il y a 4 jours). L’étape d’après a été de chercher un camping pour la nuit car il y en a peu à proximité. Au troisième camping plein, nous avons rencontré les agents du Department of Conservation (ministère de l’environnement). Ils nous ont expliqué que le camping est libre quasiment partout dans cette région et nous ont indiqué leur endroit coup de cœur : un petit parking en terre face à l’océan, véritable petit coin de paradis.
Jour 2
Hier était un jour un peu spécial. Pour son anniversaire, Quentin s’est vu offrir un saut en parachute au dessus de le baie des Îles, un ensemble de 144 îles. Vue d’en haut, la baie est évidemment splendide, mais l’intensité du saut ne lui a pas permis de profiter très longtemps du panorama.
La baie des Îles est chargée d’histoire; c’est ici que se sont installés les premiers colons européens, principalement des chasseurs de baleines, et que fut signé le traité de Waitangi, qui fit formellement de la Nouvelle-Zélande une colonie britannique.
Après le saut, vers midi, nous nous sommes dirigés vers Paihia, sur le rivage de la baie. Nous avons pris un ferry qui nous a emmené jusqu’à Russel, une petite ville littorale pleine de charme. Une fois un plat de poisson englouti, nous avons marché jusqu’à la plage de Long Beach où Quentin a pris un rapide bain et un coup de soleil.
Une fois rentrés à Pahia, nous avons flâné dans quelques boutiques de souvenirs et nous sommes mis en route vers les Rainbow Falls de Kerikeri.

Nous sommes ensuite montés jusqu’à Tauranga Bay pour la nuit. Nous avons trouvé un camping gratuit au bord de plage, encore une nuit au paradis.
Jour 3 – Kiwi Day
Notre journée a commencé par un arrêt sur la Ninety Miles beach. Cette plage longue de 100 kilomètres longe la côte Ouest du Northland de Kaitaia à Cap Reinga, le point le plus au nord. A marée basse, les locaux utilisent la plage comme route, plus rapide que la route normale. Il y avait malheureusement beaucoup de brume et nous n’avons pas pu apprécier la longueur de la plage.
Nous avons ensuite pris la direction de la Waipoua Forest, où nous avons prévu de passer la nuit. Après avoir traversé la bourgade de Kohukohu, nous avons chargé le van sur un bac pour atteindre Rawene. Il ne faisait pas très beau et l’atmosphère qui flottait là était étrange; une sensation d’être au bout du monde, un endroit difficilement accessible où les gens vivent au rythme lent du ferry et laissent du temps au temps.
Après avoir déambulés dans Rawene, nous avons rejoint la station balnéaire d’Opononi, nommée d’après le dauphin Opo qui avait l’habitude de venir s’amuser avec les nageurs.
Comme il ne faisait pas beau et que la pluie menaçait, nous avons décidé de continuer notre route et d’entrer dans la forêt de Waipoua. Cette forêt abrite les plus grands spécimens de Kauri, un conifère faisant parti des arbres les plus anciens au monde et qui existe principalement au nord de la Nouvelle-Zélande. Comme beaucoup d’espèces Néo-Zélandaise, il est en voie de disparition. Ces arbres peuvent atteindre une cinquantaine de mètres de haut pour un tronc pouvant dépasser les trois mètres de diamètre. Ils ont d’abord été abattus par les colons anglais pour construire des bateaux. Leur abattage est aujourd’hui interdit mais ils sont menacés par une maladie, le dieback disease, transmise par les randonneurs lorsqu’ils marchent sur leurs racines.
Le plus grand de ces colosses est Tāne Mahuta (le seigneur de la forêt). Âgé de 1200 ans il mesure 51,2 mètres et son tronc a une circonférence de 13,8 mètres. On se sent tout petit à côté.

Pour protéger les Kauris des maladies, le Department of Conservation a mis en place des sentiers balisés et des dispositifs de désinfestation des chaussures à l’entrée des forêts. L’effort déployé pour la conservation en Nouvelle-Zélande est vraiment impressionnant.

Nous avons ensuite repris le van pour un autre endroit de la forêt où nous avons pu voir un autre géant, nommé Te Matua Ngahere (le père de la forêt). Du haut de ses 2000 ans c’est le plus vieux des Kauris et le plus vieil arbre du monde. Il mesure 30 mètres de haut et son tronc a une circonférence de 16 mètres.

Nous nous sommes ensuite mis en direction du camping, au cœur de la forêt de Waipoua, renommé pour sa proximité avec une réserve de kiwis, ces oiseaux nocturnes et endémiques de la Nouvelle-Zélande. De la taille d’une poule et sans ailes, le kiwi ne peut pas voler, ce qui le rend vulnérable aux prédateurs introduits par l’homme tels que les possums et les chiens.
Fatigués de notre journée, nous sommes allés dormir quelques heures avant de nous enfoncer en forêt vers minuit pour essayer de voir un kiwi. Après une heure à marcher à pas de loup dans la nuit noire à la lueur de nos lampes rouges, au milieu des Kauris et à l’affût des moindres bruits, VICTOIRE !
Nous sommes restés une vingtaine de minutes à l’observer. Le kiwi est réputé timide et nous n’osions pas trop bouger pour ne pas l’effrayer, mais il nous a semblé que notre présence ne le dérangeait guère.
Nous étions particulièrement heureux d’avoir vu un kiwi de nos propres yeux. L’oiseau est le plus pur symbole du pays, et nombreux sont ceux à faire le voyage sans avoir cette chance.
