Vive les mariés !

Ces trois derniers jours ont été riches en cérémonies indiennes.

Pour le premier jour de ce mois de juillet, nous avons été invités chez la mariée pour assister au sangeet, une réunion lors de laquelle les femmes de sa famille lui donnent leur bénédiction. Il y a plusieurs rituels à suivre, dont plusieurs chants et danses traditionnels. C’est également là que la fiancée reçoit les cadeaux de mariage offerts par sa famille proche; en Inde, il s’agit des bijoux qu’elle portera pendant le mariage religieux. Les bijoux, exclusivement en or, étaient magnifiques, finement décorés, incrustés de diamants pour certains et très lourds (24 grammes pour une paire de boucles d’oreilles). Les rituels de cette cérémonie ont lieu tous les matins plusieurs jours avant le mariage, idéalement tous les jours depuis les fiançailles.

L’après midi, nous avons continué à déambuler dans Pondichéry. Nous avons profité une dernière fois de la ballade le long de la plage. L’une d’entre nous a même eu droit à une longue séance de massage intégral, je vous laisse deviner laquelle.

Le 2 juillet, nous voilà parti pour Villupuram où se déroulent les festivités de mariage. A 19h, habillés en saree et kurta, les habits traditionnels indiens, nous voilà dans la salle, prêts à assister à la réception.

Kurta et saree, les tenues traditionnelles indiennes.

Dans les mariages indiens, la fête a lieu la veille du mariage religieux qui se déroule tôt le matin ; la réception est surtout l’occasion pour les invités de féliciter le couple, offrir les cadeaux et prendre quelques photos.

Le repas du mariage, végétarien, excellent et sans couverts, était distribué sur des feuilles de bananier.

C’est donc ce matin qu’a eu lieu le mariage à proprement parler. La cérémonie commence en principe à 6 heures et les rituels religieux s’enchainent jusqu’à 9 heures. Contrairement aux fiançailles, cette cérémonie est centrée sur le couple, même si certains rituels impliquent toujours les parents. Le mariage est effectif lorsque le marié attache un collier à sa femme qu’elle devra garder toute sa vie ; c’est l’équivalent de la bague chez les chrétiens par exemple.

Nous sommes désormais sur le départ, notre avion décolle demain matin. C’est avec cet article que se clôture notre voyage en Asie. Merci à tous de nous avoir suivi, et à très bientôt pour de nouvelles vadrouilles ! ?

Mahabalipuram

C’est de nouveau en dehors de Pondichéry que nous avons passé la journée du 30 juin, à Mahabalipuram, la ville qui servait de port à Madras au Moyen-Age. Les installations portuaires n’ont, pour l’instant, pas été retrouvées mais le tsunami de 2004 a mis à jour des structures qui pourraient y être reliées.
A une centaine de kilomètres au nord de Pondichéry, celle que les indiens raccourcissent en Mamallapuram est aujourd’hui classée au patrimoine mondial de l’Unesco. Le site regroupe un ensemble d’anciens temples (VIIème siècle) en majorité troglodytes dédiés à Shiva et Vishnou et dont les fresques sont sculptées à même le rocher.

La descente du Gange par exemple, qui décrit le cours du Gange depuis l’Himalaya, est une immense fresque de 27 mètres de long et 9 mètres de haut gravée sur deux rochers, ce qui en fait une des plus grande du monde. Le temple troglodytique juxtaposé, Panchapandava Cave Temple, est le plus grand de Mahabalipuram et l’un des plus vieux de l’Inde du Sud.

La plus petite partie de la fresque de la Descente du Gange.

Nous avons ensuite visité le Temple du Rivage dédié à Shiva. Situé au bord de la plage, c’est l’un des premiers temples construits, contrairement aux temples proches qui sont creusés. Nous avons été impressionnés par l’état des gravures encore présentes, étant donné qu’il est soumis depuis douze siècles à l’érosion du sel marin et du vent.

Le dernier groupement de temples à voir à Mahabalipuram est celui des cinq Ratha (Yudhishthira, Bhirma, Arjuna, Draupadi et Nakula-Sahadeva), des constructions troglodytes creusées dans une colline. Dédiés à différentes divinités, il s’agit de temples qui semblaient être en service à l’époque.

Une vue globale des cinq Rathas. Seulement quatre sont visibles ici car la dernière est derrière le temple central.

Les environs de ces temples foisonnent de petits commerces de sculpteurs de marbre de toutes les tailles et de toutes les couleurs. Nous avons passé un agréable moment dans cette ville paisible, à aller de boutique en boutique, loin du brouhaha de la ville et de sa cacophonie de klaxon.

Avant de partir, nous sommes montés en haut du phare de la ville. Il est construit à côté d’un ensemble de temples dédiés à Shiva et du plus vieux phare d’Inde (640).

Vu depuis le haut du nouveau phare, l’ancien semble tout juste en équilibre sur cette roche monstrueuse.

Pendant cette visite nous avons eu l’agréable surprise de rencontrer un groupe de singe, dont plusieurs mamans et leurs petits. Trop mignons !

Trop, trop mignons.

Entre utopie et secte

Ce 29 juin, nous avons décidé de visiter Auroville, une cité-communauté utopique située au nord de Pondichéry et conceptualisée par sa Mère, Mirra Alfassa, disciple de l’indépendantiste Sri Aurobindo (également inventeur du yoga intégral). L’idée d’Auroville est de promouvoir la transition vers une société idéale, via le développement personnel et les formes alternatives d’éducation.

Plutôt que de chercher les mots pour expliquer la perplexité dans laquelle nous étions pendant la visite, voici directement la charte d’Auroville, dans son intégralité :

Auroville n’appartient à personne en particulier. Auroville appartient à toute l’humanité dans son ensemble. Mais pour séjourner à Auroville, il faut être le serviteur volontaire de la Conscience Divine.
Auroville sera le lieu de l’éducation perpétuelle, du progrès constant, et d’une jeunesse qui ne vieillit point.
Auroville veut être le pont entre le passé et l’avenir. Profitant de toutes les découvertes extérieures et intérieures, elle veut hardiment s’élancer vers les réalisations futures.
Auroville sera le lieu des recherches matérielles et spirituelles pour donner un corps vivant à une unité humaine concrète.

Charte d’Auroville

Tous serviteurs volontaires de la Conscience Divine que nous sommes, nous avons décidé de voir en priorité le Matrimandir, un temple très moderne situé précisément au centre d’Auroville.

Le Matrimandir est composé d’une boule centrale et de 12 pétales, qui symbolisent les qualités recensées par la Mère: existence, conscience, félicité, lumière, vie, pouvoir, richesse, utilité, progrès, jeunesse, harmonie et perfection.

Le temple et ses jardins étaient malheureusement fermés pour rénovations, mais nous avons malgré tout pu apprécier le bon entretien général (tout en nous demandant quelles étaient les sources de financement, mais c’est une autre histoire).

Après cette visite, direction le quartier administratif, où l’on peut notamment trouver la mairie, la station de radio et les bureaux d’accueil pour les nouveaux arrivants. L’architecture y est typique de l’époque de la fondation d’Auroville (1968).

L’hôtel de ville d’Auroville.
Le centre des arts d’Auroville, malheureusement fermé.

C’est après avoir discuté avec le (très sympa) gérant de la crêperie bretonne Le Morgan que nous avons réalisé qu’il est impossible de visiter tout Auroville sans deux-roues. La ville, qui compte environ 2000 habitants, est très étendue et seuls quelques quartiers sont pour le moment construits; nous décidons donc de rejoindre Auro beach, la plage la plus proche. Nous quittons Auroville avec un sentiment mitigé, partagés entre ses principes idéalistes et le culte irraisonné des préceptes bidons de la « Mère ».

Dix minutes et 150 roupies plus tard, nous débarquons sur l’une des plages de Pondichéry où la baignade n’est pas surveillée (donc pas interdite). Cette expérience confirme les commentaires que nous avions lu sur Internet : la plage est difficile d’accès et jonchée de déchets. La plupart des constructions en front de mer sont totalement tombées en ruines et nous avons été l’objet de nombreux regards insistants, voir même déplacés (alors que nous n’étions pas en maillots de bains).

Pas de mystère : le plastique va des rues au rivières, des rivières aux fleuves et des fleuves… à la mer.

Exit donc la baignade à la plage, nous avons finalement opté pour la piscine de l’hôtel et un excellent restaurant végétarien dans le centre de Pondichéry.

Puducherry

Enfin arrivés à Pondichéry ! Si nous avons un petit peu tardé à écrire ce nouvel article c’est parce que le rythme à Pondichéry est différent de celui des autres villes.
Il y a ici moins de monuments à visiter et nous laissons donc le temps au farniente. Nous déambulons entre la plage et les boutiques, nous allons des petites ruelles de marchés couverts aux grand magasins, et nous nous reposons.

Le marché Goubert de Pondichéry est un trésor pour trouver fruits, légumes, épices et tissus.
A Pondy aussi, les vaches sacrées font partie du paysage.

Malheureusement, la plage en centre ville qui juxtapose l’ancien quartier colonial est interdite à la baignade; le tsunami de 2004 a contraint les autorités à remplacer le sable par de gros blocs de pierre. Il faut donc se déplacer en dehors de la ville pour profiter pleinement de la mer, mais les commentaires sur internet faisant état de la saleté des plages ne nous convainquent pas vraiment.
Cela dit, le simple fait de profiter de l’air du large après une promenade en ville fait disparaître le sentiment d’oppression que nous avons pu ressentir pendant le tour du Triangle d’Or.

Au temple hindou Arulmigu Manakula Vinayagar, l’éléphante Lakshmi vous bénira volontiers avec sa trompe… pour peu que vous lui apportiez quelques concombres en offrande.

Les fiançailles de notre amie Mylène et son futur époux Arouncoumar ont eu lieu dans la soirée du 26 juin. La cérémonie, évidemment très différente de ce qu’on peux trouver dans les coutumes européennes, était parfaitement orchestrée. Les trois saree de Mylène étaient somptueux, Aroun était très élégant, et la famille nous a réservé un accueil des plus chaleureux. Le mariage, qui aura lieu entre dimanche et lundi, promet d’être fantastique.

La planète des singes

Après la Pink City et le fort d’Amber, il ne nous restait pour le 24 juin que quelques lieux touristiques à visiter à Jaipur, dont le Monkey temple ou temple des singes.
Coincé dans une vallée à la périphérie de la ville, il s’agit en fait d’un ensemble d’anciens temples qui bordent un chemin escarpé.

La vallée du Monkey Temple.

Les singes ont principalement élu domicile au centre du complexe, dans une cour d’une centaine de mètres carrés où des religieux leur offrent des gourmandises de riz soufflé et autres graines.
Nous avons malheureusement peu de photos car elles étaient payantes, mais nous nous souviendrons longtemps des très jeunes singes agrippés à leurs mères et de leurs mimiques, souvent très semblables à celles des hommes.

D’un coup de tuk-tuk, nous voilà de retour dans la Pink City pour visiter le dernier monument de notre liste : le Jantar Mantar, observatoire astronomique, qui comprend de nombreux instruments construits à partir du XVIIIème siècle pour déterminer avec précision l’heure, la date et le mouvement de nombreux astres.

Le Brihat Samrat Yantra, haut de 27 mètres, est le plus grand cadran équatorial au monde. Il permet de déterminer le temps avec une précision de deux secondes.

Après une après-midi de repos bien méritée, nous nous sommes rendus dans une boutique d’articles de mariage pour acheter saree et kurta en vue de la cérémonie de mariage de nos amis à Pondichéry. Pas de photos pour le moment… mais restez connectés !

Autour de Jaipur

C’est à l’extérieur de Jaipur que nous avons passé la journée du 23 juin. La forteresse d’Amber, à flan de colline, domine la ville de Jaipur. Cette citadelle du XIIème siècle était la capitale du Rajasthan et le siège de la famille royale avant qu’ils ne soient transférés à Jaipur.

Le majestueux fort d’Amber

Le bâtiment est vide, seuls les murs décorés de peintures, miroirs et mosaïques permettent d’imaginer les emplacements des halls d’audience, appartements privés et autres passages de bonnes. Les innombrables cours et jardins aménagés rendent compte de la richesse passée du palais royal. En chemin, nous avons partagé la route avec éléphants, chameaux, cochons, chèvres et vaches sacrées.

Cette immense porte permet la communication entre deux grandes cours.

Nous avons ensuite voulu visiter le Jal Mahal (littéralement palais sur l’eau) situé au milieu du lac Man Sagar. Il n’est en fait pas accessible, mais une promenade aménagée permet d’en prendre de jolies photos. Malheureusement, cette promenade n’échappe pas aux déchets plastiques qui forment ça et là de petites décharges, toujours choquantes pour les européens que nous sommes.

Notre journée de visite s’est terminée à Nahargarh, sur la colline Aravalli, qui fait partie du complexe d’Amber. Ce fort a tenu plusieurs rôles dans l’histoire : défense de la ville, temple, lieu de signature de traités de paix ou encore résidence de chasse des Maharajas.

L’entrée du palais Madhavendra Bhawan, au cœur du fort de Naharghar.

Du haut du fort la vue est imprenable sur la ville : les ruelles de Jaipur s’étendent à perte de vue et nous n’avons même pas pu deviner les limites de la ville, qui ne compte pourtant « que » trois millions d’habitants.

Sur ce panorama, qui ne montre que la moitié de Jaipur, impossible de voir où la ville s’arrête.

Mille fenêtres

Le 22 juin à 8h, nous voilà dans le train pour Jaipur, dernière étape de notre périple dans le triangle d’or.
Ce trajet de 5h30 théoriques (finalement allongé d’au moins une heure) fût une expérience très différente du précédent voyage en train.
Nos compagnons de compartiment semblaient avoir une conception du civisme très différente de la nôtre : nos couchettes et draps étaient occupés à notre arrivée, les appels téléphoniques à voix haute avec haut-parleur étaient la règle et rots et autres flatulences étaient évacués sans aucune retenue. Le trajet fût interminable et pour couronner le tout, nous sommes descendus à la mauvaise gare à Jaipur – la plus petite, évidemment, desservie uniquement par des tuk-tuk. Nous voilà à négocier avec nos valises, fatigués, et avec qu’une seule envie, rejoindre l’hôtel à l’autre bout de la ville.

Enfin arrivés à l’hôtel et après avoir déposés nos affaires, direction le palais des vents (Hawa Mahal). En arrivant aux environs de la Pink City (quartier historique de Jaipur), la propreté nous a impressionné : il y a beaucoup moins de déchets par terre que d’habitude et certaines rues sont totalement piétonnes – exit donc les klaxons à tout va.

Rue piétonne à l’arrière du palais des vents. Notez la présence de trottoirs, l’absence de déchets et de voitures; re-po-sant !

Le palais des vents est un monument doté d’une façade caractéristique de plus 15 mètres de haut. Construit en 1799 par le Maharaja Sawal Pratap Singh, il permettait aux dames du harem d’observer la vie de la ville sans être vues. Les mille petites fenêtres qui composent la façade principale permettaient également d’aérer l’ensemble du bâtiment, et ont finalement donné son nom au palais.

Façade avant du palais des vents de Jaipur.
Les vitraux à l’intérieur du palais des vents donnent des jolies couleurs aux pièces.
Façade avant du palais des vents vue de l’intérieur. Dans cet espace les dames du harem pouvaient déambuler en toute liberté.

Non loin de là se trouve le City Palace, un complexe de palais construit entre le XVIIIème et le XXème siècle. Toujours occupé par les descendants de la famille royale du Maharaja de Jaipur, la partie visitable du complexe abrite une riche collection de vêtements, bijoux, armes ou encore de parchemins datant de toutes les époques, de sa construction à nos jours en passant par la colonisation anglaise.

Appartements de la famille du Maharaja du City Palace
Porte donnant accès aux appartements privés de la famille du Maharaja. La porte est décorée de paons, animal emblématique de l’Inde.
Porte décorée entre deux cours intérieures du City Palace

Ce fût là encore une agréable visite, tant la propreté, la richesse culturelle, historique et architecturale du monument étaient au rendez vous.

Dernier jour à Agra

Le 21 juin, pour notre dernier jour à Agra, nous avons visité le fort rouge, beaucoup plus riche que celui de Delhi. Construit en grès rouge au XVI siècle par l’empereur moghol Akbar, il est aujourd’hui classé au patrimoine mondial de l’humanité par l’UNESCO. Le mur d’enceinte mesure 2,5 kilomètres de long pour une vingtaine de mètres de hauteur. Il servit de résidence à trois souverains différents et à leurs suites.

La salle d’audience privée, l’un des nombreux palais du Fort Rouge
Taj Mahal vu d’une tour dans laquelle Shah Jahan (Empereur qui le fit bâtir) fût enfermé jusqu’à sa mort

Les bâtiments intérieurs dont certains en marbre blanc incrustés de pierres semi-précieuses, sont plutôt bien conservés et les jardins bien entretenus.

Bâtiment en marbre blanc décoré de pierres semi-précieuses

Ayant visité tout ce que nous voulions voir à Agra, nous avons essayé de retrouver une forme d’occidentalisation, qui nous fait de plus en plus défaut.
Nous sommes donc allés dans l’après-midi au plus grand mall d’Agra qui était décevant, de par sa taille modeste et l’absence d’entretien.

Taj et bébé Taj

De fin juin à septembre, c’est la mousson dans le nord de l’Inde. Nous nous sommes réveillés ce matin au son de la pluie, mais le soleil a finalement fait son apparition au moment de partir – nous avons pour l’instant eu beaucoup de chance vis à vis du temps.

En un coup de tuk-tuk (notre moyen de déplacement favori), nous voilà au pied du Taj Mahal, une merveille d’architecture placée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Pour la petite histoire, il fut édifié entre 1631 et 1648 par l’empereur moghol musulman Shâh Jahân pour perpétrer le souvenir de son épouse favorite, Mumtaz Mahal, décédée en  accouchant de leur 14ème enfant. Son mari fût enterré à ses côtés après sa mort.

Le majestueux Taj Mahal, qui fait actuellement l’objet de rénovations bienvenues

Le mausolée est construit en marbre blanc dans lequel sont incrustées 28 types de pierres fines ( jaspe, turquoise, lapis-lazuli, corail, onyx, grenats, agate ou encore cristal de roche). L’appareil photo est interdit à l’intérieur, mais c’est un moindre mal car c’est plutôt sobre.
La pièce centrale abrite les deux sarcophages et les pièces autour sont vides et peu ou pas entretenues; certains carreaux sont cassés et la poussière est omniprésente. Pour un bâtiment avec une telle richesse historique et structurale, c’est vraiment dommage.

Le mausolée fait parti d’un ensemble de bâtiments, de jardins, de plans d’eau et de fontaines. Sur chacun de ses côtés, symétrie oblige, on trouve une mosquée (dont une n’est pas utilisée car elle n’est pas orientée vers la Mecque).

La Mosquée à l’ouest du mausolée principal. Il s’agit de celle qui est utilisée.
La porte principale du domaine du Taj Mahal, qui mène au mausolée principal et à ses jardins.

Dans l’après midi nous avons visité le Baby Taj, mausolée d’Itimad-ud-Daulah (vizir de l’empereur et grand père de Mumtaz Mahal). Situé non loin de son grand frère, ce petit Taj est construit au sein d’un jardin joliment (et étonnamment) entretenu. Construit en marbre polychrome, il est également incrusté de pierres semi-précieuses. Nous avons trouvé que le Baby Taj était plus finement décoré que le Taj Mahal; il y avait beaucoup plus de pierres sur les murs extérieurs. Leurs structures intérieures restent malgré tout très similaires : un tombeau dans la pièce centrale entourée d’autres pièces vides.

Après cette visite, nous  sommes allés au Sadar Bazar, dont les échoppes étaient quasiment toutes fermées.

Agra , qui concentre vingt fois moins d’habitants que Delhi, est nettement plus calme. Elle semble malheureusement tout aussi polluée; les détritus jonchent le sol et constituent par endroits des décharges à ciel ouvert dans lesquelles les enfants jouent et grandissent. Les vaches, pourtant sacrées dans la religion hindoue, broutent souvent au milieu des innombrables déchets plastiques.

Les vaches sont sacrées dans la religion hindoue et sont en liberté totale dans la ville, même sur la route, au milieu des voitures.

On imagine aisément que l’environnement est le dernier des soucis d’une population qui ne parvient pas à se nourrir à sa faim; malgré tout, la catastrophe écologique à venir fait craindre le pire.

De Delhi à Agra

Et nous poursuivons notre voyage en Inde…

Hier matin, nous avons visité plusieurs monuments de Delhi dans lesquels tout objets électroniques (appareils photos et smartphones notamment) sont interdits. Nous  nous sommes d’abord rendus à Swaminarayan Akshardham, un magnifique temple hindou bâti en 2005 pour honorer le fondateur du courant moderne de la religion.
Au cœur du complexe se trouve Akshardham Mandir (temple), dont l’intérieur en marbre blanc abrite des statues majestueuses en or et des murs couverts de pierres précieuses. C’est de loin le plus beau monument de Delhi à notre avis – nous n’avons malheureusement pas de photos, mais des souvenirs pleins la tête.

Nous avons ensuite pris la direction du temple du Lotus, un édifice œcuménique qui tient son nom de sa forme en fleur de lotus. L’intérieur était cependant beaucoup plus sobre que ce à quoi nous nous attendions.

Le Laxmi Narayan Birla Mandir est le dernier temple que nous avons visité sans appareil photo. Datant de la fin du XXème siècle, il est dédié à Vishnu et à sa femme, la déesse Lakshmi symbolisant la réussite sociale et la fortune. Ce très joli temple rouge et blanc fut inauguré par Gandhi en 1938 et construit dans le but d’accueillir toutes les castes et toutes les religions.


Dans l’après midi nous avons visité le tombeau de Safdarjung, un mausolée au style architectural moghol. Cet immense bâtiment est entouré de jardins dans lesquels nous avons fait une pause, entourés d’écureuils et de paons mais surtout loin du brouhaha de la ville et de ses klaxons.

Safdar Jung a donné son nom au quartier de Safdarjung à Delhi.

Nous avons continué la visite par le tombeau de Humâyûn, le deuxième empereur moghol qui régna de 1508 à 1556. Ce mausolée abrite la dépouille de l’empereur ainsi que celles des 150 membres de la famille royale. Selon certains historiens, il s’agirait même d’un prototype du Taj Mahal.

Le mausolée central abritant la tombe de Humâyûn, majestueux, est très visité.
La tombe d’Isa Khan, dans le même périmètre.

Pour la fin de la journée, nous avons rejoint le quartier de Janpath et son grand marché d’étalages de bijoux, de vêtements et de fruits. Le brouhaha ambiant est toujours aussi surprenant – comme si crier plus fort que les autres avait un impact direct sur les ventes…

A Janpath, on trouve de tout : bijoux, tissus, chaussures, fruits et légumes, lunettes…

Au détour d’une rue, nous sommes tombés sur une troupe de danseurs tout droit sortis des films de Bollywood. Nous avons passé un très agréable moment… jusqu’à ce qu’ils nous demandent avec insistance de venir danser sur scène avec eux. Ne souhaitant pas donner une image négative de la France, nous avons préféré nous diriger vers la sortie.


Ce matin, départ pour Agra, deuxième étape de notre voyage dans le Triangle d’Or, qui abrite notamment le très célèbre Taj Mahal. Pour les 200 kilomètres qui la séparent de Delhi, nous avons opté pour le train en classe AC Two Tier (deuxième classe avec air conditionné). C’est toute une expérience ! Comme les trains traversent littéralement le pays, les voitures sont exclusivement équipées de couchettes sur lesquelles les voyageurs s’assoient le jour.

Bon voyage madame.

Agra semble pour le moment plus agréable que Delhi car plus aérée et moins polluée. Cela dit, nous n’avons pas pu échapper à la misère extrême, et le grand bidonville que nous avons traversé attriste autant qu’il fait réfléchir.